Communiqués de presse,  Grèves et mobilisation

Une grève trop bien suivie : le DIP cherche à casser le mouvement

Une proportionnalité à géométrie variable

L’UNION a annoncé une grève de la remise des notes intermédiaires provisoires à la rentrée scolaire 2025, en lien avec ses revendications concernant la nouvelle directive sur le temps de travail mise en place par le DIP. Vendredi 17 octobre, l’ensemble des collaborateurices de l’ESII a reçu un courriel, signé du directeur général, précisant les dispositions concernant la ponction salariale prévue dans le cadre de cette grève.

La direction générale prévoit que, s’agissant de la non-restitution des notes intermédiaires provisoires, « une retenue sur salaire équivalente à une heure par cours sera appliquée pour celles et ceux qui n’auront pas saisi les notes dans les délais impartis ». Il est précisé que « cette retenue est calculée de manière proportionnelle au temps estimé par le département comme nécessaire à la réalisation de l’activité concernée » [souligné par l’UNION].

Parlons proportionnalité alors. Exemplifions : le département estime que, pour un cours de 24 élèves, il faut une heure pour entrer les notes, soit 2,5 minutes par élève. A titre de comparaison, le département alloue 20 minutes pour corriger un examen de maturité par élève. On peut souligner que la priorité du département réside une fois de plus dans le geste administratif et non dans les gestes pédagogiques.

Parlons communication maintenant. Alors que la grève est annoncée de longue date, la sanction financière est annoncée après le délai de reddition des notes dans certaines écoles. Comme certain·es collègues se seraient vu·es sanctionné·es sans avoir eu connaissance du montant de la retenue salariale, le délai de reddition a été repoussé. Cette sanction financière s’apparente ainsi à de la menace.

Deux hypothèses sont possibles : soit la direction générale n’a aucun moyen de mesurer, ni les capacités de comprendre, le temps de travail effectif de son personnel, ce qui relève de l’incompétence, soit elle tente de casser une grève trop bien suivie par son personnel. Dans le premier cas, cela souligne l’enjeu principal de la grève des notes, dans le second, cela constitue une attaque contre le droit de grève.

La communication du département confine au gaslighting. Ici s’opposent deux compréhensions du temps de travail, celui du département et celui du personnel de terrain. Le département fait mine de ne pas comprendre et, quand cela l’arrange, précise de quelle manière les employé·es traitent une tâche. Le personnel considère que doivent être prises en compte toutes les tâches englobées dans son temps de travail et attend du département qu’il cesse de mépriser son travail en prétendant savoir ce qui est fait.

Ainsi, l’UNION appelle l’ensemble des enseignant·es de l’ESII à maintenir les mesures de rétention des notes, combattra ces sanctions en justice et assurera le soutien financier de celles et ceux qui en feront la demande.

Le Bureau de l’UNION convoque une Assemblée Générale de ses membres le 27 novembre prochain, afin de tenir au courant le personnel enseignant de l’avancée de la lutte.